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She got two little horns

Ellen Krueger
Age : 32
Crédits : Hoodwink
Récits : 50





Ellen Krueger
Hel – déesse des Morts
Délivré le Mer 21 Aoû - 17:46
Ellen "Hel" Krueger
feat.  Inbar Lavi
  • 27 ans - (13.12.1991)
  • Norvégienne
  • Salput
  • Bisexuelle
  • Infirmière
  • Déesse du royaume des morts
Divine idylle.
Je brûle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu'elle a disparu.

Elle est belle, et plus que belle; elle est surprenante. En elle le noir abonde : et tout ce qu'elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l'éclair : c'est une explosion dans les ténèbres.

Je la comparerais à un soleil noir, si l'on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l'a marquée de sa redoutable influence ; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d'une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent ; non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l'herbe terrifiée.

Dans son petit front habitent la volonté tenace et l'amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l'inconnu et l'impossible, éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d'une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse, qui fait rêver au miracle d'une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique.

Il y a des femmes qui inspirent l'envie de les vaincre et de jouir d'elles; mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard.

- Baudelaire -


Beauty and the Beast

Au fin fond des terres norvégiennes, quelque part, bercée entre le monde des vivants et la profondeur des ténèbres, vivait une âme écorchée. La légende raconte que lorsque les dieux apprirent la terrible prophétie qui touchait les créations de Loki, ils séparèrent ces dernières dans 3 points distincts éloignés les uns des autres. Hel fut ainsi envoyé le plus loin possible des territoires divins, dans un endroit sombre, humide et glacial dans lequel elle ne pourra s’échapper. Coincée entre l’immensité d’un lit de rivière et la terre, c'est ainsi qu’elle devint déesse du monde inférieur et du royaume des morts. Passagère des défunts, c’est elle qui fut chargée de conduire l’âme des Hommes décédés du monde des vivants à celui des morts.

Fille des tréfonds, Hel se repentit et fut rapidement touchée par la folie, jusqu'à ce qu'un soir, Sheera lui rendit visite. Première création de Loki, Sheera autrefois surnommée Jörmungand était un serpent décrit comme étant gigantesque semblable à un dragon et surtout redouté de tous, mais ridiculisé par les dieux, le mâle devint femelle et réduit au rang de vipère noire. Ensembles, elles devinrent ce qu’ils redoutaient tous. Leurs auras à l’unisson, elles formèrent la personnification de la mort. Sheera, le serpent devint l’ombre de la déesse et là où le venin du reptile achèvera leurs victimes, leurs âmes elles, seront absorbées par la grande faucheuse. Pourtant, une pièce du puzzle manquait toujours. Et Hel et Sheera savaient que seul un Fenrir, soit la seconde création de Loki pourra venir compléter la prophétie. À eux trois, ils pouvaient former la créature la plus dangereuse que le monde ai pu un jour connaître. Mais l’enjeu en était que plus complexe.

Bien sûr, personne n’eut vent de l’existence de cette prophétie. Et dans le monde des Hommes, l’histoire devint rapidement ce récit terrifiant raconté autour d’un feu dans l’unique but d’élancer l’adrénaline des uns et des autres, certains ajoutaient même du piment à ce folklore en précisant qu’Hel errait parfois au bord des fleuves, affamée, perdue au beau milieu de la nuit à la recherche d’âmes vivantes à dévorer.

Mais la véracité de la chose en était tout autre.

[...]

Loin de ce folklore, vivait une âme perturbée. Droite dans ses bottes en apparence, infirmière bien rangée, Ellen Krueger vivait une vie normale dans une ville des plus normale qui soit. Du moins, c’est ce qu’elle s’était imaginé durant une vingtaine d’années d’existence. Elle avait eut son diplôme très tôt et un poste à l’hôpital du coin encore plus rapidement. Ses parents étaient fiers d’elle, et son frère lui, semblait être celui qu’elle chérissait le plus au monde quand elle y pensait. Pourtant, c’est une chose qu’elle se garda bien d’avouer, certainement par fierté malmenée. Mais la vie banale d’Ellen changea très vite du jour au lendemain. Détresse psychologique, elle se mit à voir des choses, à les sentir auprès d’elle, à les frôler, à les ressentir à l’intérieur de son enveloppe charnelle. Rien de tout ça n’était censé exister, mais les pleurs qu’elle entendait en passant devant les cimetières, les choses qui la frôlaient alors qu’elle se trouvait être toute seule chez elle, et les murmures que le vent lui soufflait lors de ses balades forestières n’avaient rien de ce que l’on pouvait qualifier comme étant normaux.

Tout avait commencé un mois environ avant son 27ème anniversaire. Sa vie avait cassé sa routine habituelle en déployant les grands moyens. Pendant quelque temps, elle s’était demandée si son état psychologique ne s’était pas tout simplement dégradé. Puis elle la vit.

Elle...

Un cri d’effroi s’insonorisait dans les murs du motel dans lequel une jolie brune avait pris une chambre pour la nuit. C’était comme ça depuis des jours, elle n’osait plus dormir chez elle par peur d’alerter ses voisins. Et comme souvent, son propre hurlement la sortait de la torpeur de son sommeil agité. Quelques gouttelettes de sueur perlaient sur son front, alors que sa cage thoracique se surélevait au rythme d’une respiration saccadée. Une douleur prenante à l’estomac l’avait réveillé. Trop souvent malmenée par une force qu’elle n’expliquait pas, et ce même rêve qui tournait en boucle dans son subconscient tel un vieux disque rayé lui promettait maintes nuits de cauchemars. Elle en venait à appréhender la tombée de la nuit.

Aujourd’hui nous étions le 13 décembre 2018, à 4 heures du matin. Le jour même de son anniversaire, l’heure précise de sa venue au monde.

Cette dernière traina sa carcasse ensommeillée jusqu’à la salle de bain, redoutant déjà les cernes qui gâcheraient très certainement la beauté de son joli minois. Ses iris ambrés dévièrent ainsi du miroir jusqu’au robinet du lavabo qu’elle utilisa nonchalamment afin de se passer de l’eau fraîche sur le visage.

Ellen…

Tendres murmures, semblable à une morsure sanglante. Cette délicieuse voix tranchante raisonnait inlassablement dans son crâne. Tel un chuchotement d’une voix à son oreille, Hel était là, s’agrippant au moindre de ses sens.

C’est l’heure de ta renaissance, Ellen.

Un écho suivi d’un bourdonnement d’oreilles. Elle releva le crâne et puis, plus rien. Plus rien en dehors de cette ombre derrière elle dans le miroir. L’humaine fit volteface le souffle court, se retrouvant nez à nez avec son double maléfique qui entoura son cou d’une main gelée et moite, s'enroulant telle un serpent autour de sa proie. Ses yeux se fermèrent frénétiquement, persuadée qu’il ne s’agissait que d’un cauchemars de plus.

« Je vais me réveiller. Je vais me réveiller. »

Regarde-moi.

La voix tintait toujours à l’intérieur de son crâne, oscillant ses tympans. Et elle obéit. Si la légende parlait de dévoreuse d’âme, elle en oublia cependant un point essentiel sur l’apparence de sa protagoniste. Absorbée par son regard, Ellen omit celle qui se présentait à elle, la moitié du visage d'Hel reflétait une apparence cadavérique et squelettique qui en aurait fait fuir plus d’un. Pourtant, Ellen se contentait de fixer ses prunelles sombres qui attirait l’entièreté de son attention.

Je suis toi, et tu es moi.

« Tu es moi, et je suis toi. »

L’air triomphant qu’elle put lire alors sur le faciès calamiteux de la déesse tiquait le sourire malicieux qu’elle abordait. La vision s’évapora presque aussitôt sous ses yeux, et en observant plus attentivement son reflet dans le miroir, elle remarqua que sa propre main maintenait toujours avec fermeté sa carotide devenue blanche. Elle relâcha presque aussitôt la pression en toussant. Désarmée.

Tout ce qu’elle sut à cet instant présent, c’est qu’au plus profond d’elle-même elle se sentie soudainement entière alors que son reflet dans le miroir lui ordonnait de fuir.  

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