ARRACHE MOI LE COEUR AVEC LES DENTS

HISTOIRE DE NOOR SAAD

Si je devais vous raconter mon histoire, comme celle que beaucoup de gens connaissent ou du moins, pensent connaître je n’aurais rien de plus à vous raconter qu’une enfance normale et une vie assez banale. Cette vie-là, je la mène depuis quatre ans et personne ne le sait. Du moins personne qui devrait le savoir. Il y a beaucoup à dire, déjà mon vrai nom est Noor Saad, Lydia O’Connor n’est qu’une identité emprunté à une jeune fille palestinienne qui est décédé il y a quatre ans. Elle est morte d’une leucémie officieusement, officiellement elle vient d’être engagée pour l’armée des États Unis D’Amérique et aujourd’hui, ce n’est pas l’histoire de Lydia que je vais vous raconter.

Je suis née le 16 mars 1993 en Palestine, je ne suis pas née dans le bon pays et si c’est ce que vous pensez vous avez raison. Le conflit dans lequel j’ai vu le jour n’était pas celui où l’on souhaite vivre, celui où on souhaite faire des enfants, ni même pouvoir espérer au bonheur. Là-bas, nous apprenons à survivre, nous défendre, avoir la rage de se battre pour le prix de notre vie. Ma mère n’a jamais désirée avoir d’enfants, mais elle m’a eu moi et mes quatre frères avant. Lorsque que je suis née, le père de mes frères était mort depuis deux ans et là, vous vous demandez sûrement comment ma mère a pu être enceinte ? Un soldat de l’armée Américaine a jugé bon de violer ma mère, et de la laisser comme ça avec quatre enfants et un cinquième (dont il doit ignorer l’existence). Ma mère ne m’a jamais traité comme un déchet, comme mise à l’écart, pas même mes frères. Je n’ai jamais connu l'abandon, le mépris, ou encore la colère à mon égard venant de ma famille. Nous étions tous bienveillant, attaché à l’autre, et ma naissance avait déclenché au sein de ma famille comme une vague d’espoir, ma mère m’a expliqué que ça lui a donné la force de se battre plus qu’elle ne l’aurait jamais eu.

Deux après ma naissance, le plus âgée de mes frères est parti en Europe pour pouvoir infiltrer les rangs ennemis et ainsi récolter des informations, depuis ce jour nous n’avons jamais eu aucune informations le concernant, on ne sait pas s’il est mort, vivant, sous quel nom il a intégré l’Europe, ni où il se trouve. Mes trois autres frères eux sont restés avec ma mère et nous avons fait du mieux que nous pouvions pour pouvoir survivre.
Cinq de nos habitations ont été bombardés en trois ans, j’avais cinq ans quand on a été trouvés par ceux qui combattaient contre l’armée Américaine, ils nous ont trouvés un toit, de la nourriture, de l’eau et un endroit où on ne risquait ni d’être bombardée, ni d’être attaqué à chaque minute. Les premières semaines étaient assez compliqué, ma mère souhaitait s’en aller, elle ne leur faisait pas confiance et puis, après avoir vécu dans le chaos il était difficile de s’habituer au calme. Plus le temps passait, plus on arrivait à prendre notre point d’encrage, ma mère projetait même de se remarier avec quelqu’un d’autre. On y est même restés un long moment, dix ans pour être exact, ma mère s’est remariée avec un combattant mort trois ans après leur mariage et elle avait prit la décision de ne pas le refaire, se marier à un combattant.
Dix ans après, nous avons changés de camp avec ma mère, mes frères s’étaient ralliés à la cause, marié à des femmes du camp également. A vrai dire, on était même heureux la bas, et j’ai grandi avec cette idée que le monde cherchait à nous bombarder, nous prendre ce que nous avons, l’argent et le pouvoir avait depuis longtemps motivé cette guerre et pour nous battre ils avaient besoin de toutes les personnes disponible. Ce changement de camp n’était qu’un prétexte en réalité puisque je souhaitais rejoindre leur rang depuis mes douze ans et, le commandant du camp avait induit ma mère pour qu’elle puisse déménager et ainsi, que je puisse rejoindre d’autres femmes également engagés.
L’arrivée sur ce nouveau camp avait été marqué par la rencontre de Hassim, de deux ans mon aînée nous partagions la même vision de la vie, et même si les conditions dans lesquelles nous avons grandi n’étaient pas parfaite, ni celles où nous vivions d’ailleurs, mais on réussissait toujours à voir le bon côté des choses. Se rappeler que nous avons une famille pour nous soutenir et la religion pour nous guider. Hassim a prit une très grande place dans ma vie et ce, en même temps que la religion puis nous nous sommes fiancés quelques mois avant mon départ pour les Etats Unis, et nous nous le sommes promis à notre retour que nous nous marierons. Ma mère était quant à elle beaucoup moins heureuse à l’idée de ce mariage, et encore moins à mon départ. Ce matin-là, alors que je comptais m’enfuir sans rien lui dire, pour ne pas qu’elle souffre trop longtemps du chagrin, pour qu’elle puisse toute ignorer et donc ne rien pouvoir dire, elle m’attendait là, comme si elle l’avait sentie.
“ Ca y est ils ont réussis à t’avoir, tu vas me laisser là “dit-elle assise sur le sofa, le regard plongée dans le vide.
“ Je le fais pour le bien de.. “ elle me coupa sans même que je puisse lui répondre.
“ Je le connais déjà ce discours, ton frère me l’a déjà dit Noor. Je vais te répondre la même chose que je lui ai dite. Si pendant toutes ces années j’ai réussi à survivre et à accepter l’impossible, c’est pour vous tous, mes enfants. J’ai été jusqu’à rejoindre un camp de meurtrier pour pouvoir vous sauver et faire semblant d’aimer un homme espérant qu’il meurt sous les balles de ces chiens d’Américains et c’est arrivé. Jamais, tu m’entends jamais je ne serais de leur côté ni de ceux qui sont contre eux. Tu es une conne de partir pour la guerre, puisqu’elle ne déclenchera qu’encore plus de violence. Ce n’est pas ce qui est inscrit dans notre religion, on appelle à la paix et l’amour, le respect et la bienveillance et toi, tu te laisse remplir la tête pour ces fous, par ce Hassim qui te fait croire que tu vas aider ton pays, la Palestine. Mais tu vas tous nous enterrer ma fille, et j’espère ne plus être là quand ça arrivera. Je ne vais pas te retenir ou te bloquer l’accès, mais sache que à partir d’Aujourd’hui, il ne me reste plus que trois enfants.”

Je suis partie l’heure qui suivit, dans un avion touristique en direction des Etats-Unis, elle n’a jamais comprit la décision que je voulais prendre et ne comprendra sûrement jamais. Ses révélations m’ont poussés à me questionner, des jours durant mais j’étais toujours sûr de vouloir faire ce pourquoi on m’avait envoyé. Encore Aujourd’hui je me demande bien où elle peut être mais, ces paroles, ces mots sont ancrés à jamais dans ma tête. Elle n’acceptera jamais mon choix et, si elle a décidé de ne rien faire pour aider les siens alors moi je me battrais pour elle aussi. Rien n’est perdu, rien n’est gagné d’avance mais au moins moi j’essaie de contribuer à ma façon, de la manière dont je suis la plus utile.

J’ai passé des années à être entraîné, à pouvoir atteindre le sommet, prouver au monde qu’on ne peut pas prendre et se servir impunément. Au camp, j’étais un très bon élément, sûrement pas le meilleur mais, une des plus motivées. Ils m’ont exactement fait ce que me ferait l’armée Américaine si jamais ils apprenaient qui je suis, ils m’ont également enseigner comment devenir un soldat, un vrai. Ils m’ont également apprit que tout n’est pas dans les bras, la force mais également dans la tête. Je suis née pour devenir ce qu’ils ont fait de moi et je ne regrette pas ma destinée.

Lydia O’Connor à donc vu le jour sous mon visage et plus déterminée que jamais à rejoindre l’armée Américaine, toute sa vie à été modifié pour que je puisse devenir candidate et recrue par la suite pour finalement dépassé les espérances et pouvoir infiltrer la NSA. Mes compétences linguistiques pour pouvoir traduire l’arabe et l'hébreu leur était incroyablement utile en plus de la rage de vaincre que je leur fait ressentir à chaque instant. Certes, je ne suis pas un agent aussi expérimenté qu’ils l’auraient espérer, mais j’ai beaucoup plus à offrir selon eux qu’à rester dans les rangs. Je sais me battre, je l’ai appris là-bas en Palestine depuis que je suis née alors ce n’est pas ça qui m’effraie : c’est qu’on me découvre.